La connaissance de soi, première étape du développement professionnel ?
La première et la plus belle victoire de l’Homme est la conquête de soi-même, disait Platon. La connaissance de soi se révèle un atout indispensable sur le plan professionnel et personnel. Toutefois, la route peut être longue. Quels sont les leviers pour la renforcer ? Et si le collaborateur est un acteur majeur de son propre changement, comment le management peut-il l'accompagner dans sa découverte de lui-même sur sa connaissance de soi ?
Connaissance de soi, de quoi parle-t-on ?
La notion de connaissance de soi était déjà évoquée au Ve siècle avant JC, notamment par Socrate. D’une manière générale, la connaissance de soi est le savoir (psychologique, professionnel ou spirituel) qu’une personne acquiert sur elle–même tout au long de sa vie, au cours de ses expériences.
Malgré tout, ses contours restent flous encore aujourd’hui à cause de sa dimension réflexive particulière - le sujet étant à la fois “juge et partie” - la connaissance de soi demande une exigence particulière en termes d’objectivité.
L’introspection se révèle être un exercice très intéressant. C’est une réflexion, une observation par la conscience du sujet lui-même, sur “qui” il est vraiment, la manière dont il “agit” dans des situations différentes et comment il “pense”. Le bénéfice d’une introspection est important : cartographier ses forces, identifier ses limites et ses axes de progression pour libérer tout son potentiel.
La connaissance de soi fait partie d’un triptyque de soft skills souvent confondues, composé aussi de l’estime de soi et la confiance en soi. Triptyque qui joue un rôle clé dans l’épanouissement professionnel et personnel. A travers une meilleure maîtrise des interactions sociales, une meilleure gestion du temps et du stress, ce trio de soft skills favorise la performance individuelle et collective.
Quels leviers pour renforcer la connaissance de soi ?
La connaissance de soi, l’estime de soi et la confiance en soi sont indissociables et forment un cercle vertueux : la première active la deuxième qui active à son tour la troisième. La connaissance de soi est donc la première étape pour forger une meilleure estime de soi et gagner en confiance.
Comment développer la connaissance de soi ? L’introspection est un bon point de départ pour étudier son parcours professionnel et personnel et évaluer ses forces et ses faiblesses. C’est à partir de là que le collaborateur peut débuter un travail sur ses axes d’amélioration et déterminer un plan d’action précis, ainsi que des outils nécessaires à sa progression, pour atteindre l’épanouissement professionnel.
Les solutions sont nombreuses, du parcours de formation - avec des ressources théoriques et des mises en situation participatives - au partage d’expérience, en passant par les séances de coaching personnalisées et l’écoute de podcasts dédiés à la connaissance de soi. Un collaborateur qui se connaît mieux, a toutes les clés pour développer lui-même son engagement et activer ses propres leviers de motivation.
Quel impact sur le développement professionnel et personnel ?
Une meilleure connaissance de soi est la première étape pour mieux comprendre les autres et interagir avec eux. Il n’est pas question ici de se situer personnellement dans un classement de performance qui regroupe l’ensemble des salariés mais plutôt de se voir sur un plan d’égalité.
De cette manière, il est plus facile d’assumer ses responsabilités, qu’elles soient personnelles ou collectives, en situation de réussite ou d’échec. La connaissance de soi favorise l’estime de soi et renforce la confiance. Dans un cadre professionnel, cela se traduit par une libération de la parole du collaborateur : oser dire ce qu’il pense en réunion, exprimer un besoin pour avancer sur un dossier, être transparent sur les missions souhaitées…
Cette confiance renforcée est aussi bénéfique pour adopter les bons comportements dans des situations différentes, créer plus de liens avec les collaborateurs et surtout de l’engagement dans l’entreprise. La connaissance de soi assure une meilleure assurance dans les échanges avec les autres : la communication non verbale (gestes, postures, expressions du visage) et la communication para verbale (signaux vocaux, hésitations, intonations) représentent 93% de l’impact de la communication globale, contre 7% pour la communication verbale.
Une connaissance de soi renforcée agit également sur un sentiment :
- De légitimité : avoir les bons talents pour mener à bien les missions ;
- D’expertise : maîtriser les bonnes compétences en termes de savoir, de savoir-faire et de savoir-être ;
- D’exemplarité : mettre en œuvre les compétences et talents dans le respect des autres et de l’entreprise.
Le management a-t-il un impact sur la connaissance de soi des collaborateurs ?
S’il en tire des bénéfices, l’employeur - ou le management - a aussi un rôle important à jouer dans la connaissance de soi de ses salariés. Un collaborateur soutenu dans son développement personnel par un manager trouve du sens dans ses missions.
A travers un bilan personnel, le salarié doit comprendre qu’il a un rôle à jouer sur son évolution, en étant l’acteur de son propre changement. Il détient un bagage indispensable pour poursuivre son parcours dans le cadre d’une formation.
Quelle que soit la nature du parcours de développement des compétences proposé, la pédagogie positive, inspirée de la psychologie et des neurosciences, pose le cadre indispensable à l’approfondissement de la connaissance de soi des salariés : accompagnement bienveillant, stimulation de la motivation intrinsèque… Cette méthode a aussi l’avantage de renforcer l’engagement dans la démarche de formation et le plaisir de mieux se connaître.
Si la connaissance de soi est une soft skill qui nécessite un travail personnel pour être renforcée par le salarié qui est le moteur de son évolution, et la sollicitation d’autres soft skills comme l’estime de soi et la confiance en soi, les employeurs et managers ont aussi un rôle majeur à jouer, à travers des formations et un accompagnement bienveillant. Et comme le disait déjà Jean-Jacques Rousseau au XVIIIème siècle, « nul ne peut être heureux s’il ne jouit pas de sa propre estime ». Une estime de soi renforcée par… la
connaissance de soi, la boucle est bouclée.
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